Inauguration, en présence de Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille et Vice-président du Senat, Maison De L'artisanat Et Des Métiers D'art [12/6/2015-18/7/2015].
Requiem pour un oiseau rebelle-
Tout commence par une mise en scène entre nature morte et tableau vivant. La performance se présente au spectateur comme le dernier acte d’une tragédie plantée dans un décor évoquant un banquet funèbre.
La table est dressée sur une longue étoffe noire à la forme allongée faisant penser à un poignard dont la lame viendrait effleurer l’abdomen de l’homme assis à l’extrémité droite, laissant ainsi présager un dénouement douloureux. Dans cette mise en scène macabre trône une composition florale couleur grenat qui semble commencer à envahir l’espace; des fleurs du mal en quelque sorte nous renvoyant quant à elles à la symbolique de la fatalité du désir.
Le couvert est dressé, chaque assiette est agrémentée de poèmes écrits de la main même de l’artiste sur le thème des oiseaux. Des vers d’Aristophane, de Seféris mais aussi de poètes grecs et chypriotes contemporains forment ainsi un menu lyrique conjuguant sexualité et spiritualité, drame et comédie mais aussi plaisir et amertume. Certaines de ces assiettes sont disposées à la verticale et font penser à des cages où l’artiste aurait essayé d’emprisonner l’âme de ces oiseaux et poètes migrateurs. Même si les oiseaux se sont tus ou s’ils ont migrés vers d’autres terres de la méditerranée plus hospitalières, leur présence imaginaire vient adoucir cette lugubre tablée.
A l’extrémité gauche une femme, s’appliquant à dépecer méticuleusement la carcasse d’un volatile à la destinée regrettable. Lui faisant face, un poète amoureux, un corps en recherche d’amour que la nourriture n’arrive plus à combler; un être qui, exaspéré et blessé par la désaffection de l’oiseau de nuit qui l’ignore, renverse un liquide purpurin, maculant lentement le sol et annonçant que le sort en est jeté.
Pendant que l’homme, interprété par le danseur Yves Jean-Paul Leblanc, se lance dans une danse macabre, sorte d’hymne à l’amour envolé, une scène incongrue se déroule à l’arrière-plan. La caméra filme en permanence et en gros plan, un chef cuisinier qui mijote imperturbablement et de manière cabalistique une recette que les deux protagonistes vont picoter durant le diner funeste qui se déroule devant nous.
Peler une pomme, éplucher un oignon, dépecer la chair, découper un légume, autant d’actions quotidiennes et banales réalisées machinalement et selon des codes, des règles et des usages qui en dictent les gestes et qui vont ici relier l’art à la vie mais aussi à la mort. L’œuvre se métabolise en une «œuvre d’art-denrée périssable » qui souligne son impermanence tout en s’implantant subrepticement dans une production anthropologique. La performance de Lia Lapithi devient alors l’empreinte d’une expérience culturelle et cognitive.
L’amoureux transi s’évertue à réciter des poèmes dont les acteurs sont encore et toujours des oiseaux, sorte d’ultimes messagers, sollicitant un dernier regard de la part de cette coquecigrue qu’il n’aura pas réussi à apprivoiser. Après plusieurs incantations sans effet, la danse enivrante de cet homme ayant pour essence la vie nous renvoie inéluctablement aussi à la mort, tout comme la nourriture égrugée dans la vidéo de l’arrière-plan. L’utilisation de ce paradigme dans l’oeuvre de Lia Lapithi renforce l’idée que l’œuvre d’art est inachevée et comme le sentiment amoureux elle est éphémère.
Cette femme assise à la table peut être identifiée comme l’oiseau rebelle, indifférent au gazouillement et à la quadrille manquée de son amant. Mais c’est aussi un oiseau de mauvais augure, becquetant un autre volatile pendant toute la parade de son partenaire nous renvoyant ainsi à la démystification de l’artiste.
C’est une dégustation gastronomique bien particulière que nous offre l’artiste à travers laquelle elle confronte notre degré d’absorption de l’autre. Cet «autre» avec qui nous devons essayer de cohabiter et d’aimer. L’autre, cet étranger qui me côtoie. L’autre, cet aliment qui me pénètre. L’autre, cet inconnu qui m’habite. Cette problématique d’altérité et d’éphémère est la composante principale de la performance de Lia Lapithi. Mais c’est aussi une œuvre peinte, cuisinée chantée et dansée qui réaffirme également l’idée de migration voire de transhumance de l’œuvre d’art, un état dont Spoerri disait «la mort est la continuation de la vie sous d’autres moyens, et le cycle manger/être mangé dans sa relation à la décomposition est éminemment métaphysique ».
Entre gastronomie, rituels initiatiques et cannibalisme, tous les ingrédients sont ici assemblés pour faire de ce repas un requiem étrangement jouissif ou la beauté côtoie la mort. Comme la nourriture qui est à la gastronomie ce que la sexualité est à l’érotisme, cette performance oscille entre sensualité, saveur et esthétique, mais aussi entre admiration, délectation et abjection.
Ce requiem pour un oiseau rebelle privilégie la sphère du rapport humain où la gastronomie de l’éphémère traduit l’immédiateté de l’écriture plastique et la fugacité de l’amour, la nourriture en étant le liant essentiel et devenant ainsi partie intégrante de notre rapport au monde. Cette performance traduit l’ambiguïté de la nature humaine dans son attrait et dans sa répulsion. La beauté fait face à la pourriture et à la dégradation et n’est pas sans évoquer le passage du temps sur les éléments et le sentiment amoureux; une « vanité » contemporaine au goût des plus amère.
Catherine louis Nikita
Historienne d’Art
Rquiem pour une oiseau rebelle
A Performance /Platform for Poetry
Lia Lapithi Shukuroglou, 2015
Yves Jean-Paul Leblanc (performance), Elena Savvides (interior designer), Diomides Nikita (photography), Charalambos Koulouteris (filming), Catherine Louis Nikita (art historian), Iannis Shukuroglou (technical support), Periclis Roussounidis (chef ), Ellada Papaioannou (French translations).
Song: Maria Callas-Bizet/Carmen.
Book on table: Genesis-Exodus
Art installation consists of:
A funeral set-dinner table, including roses, candelabras and silver vases, 14 plates of handwritten Greek poems on birds, a video projection of a chef cooking a 3-course bird meal and a operatic PERFORMANCE.
The title comes from Carmen; L’amour est une oiseau rebelle.
After the funeral:
The 2 characters dine at either ends of a long table:
Woman eats in silence... a ruined beauty ... contemptuous, muted, indifferent she focuses on her food, cutting and slicing a cooked bird and slowly savoring every bite… Carmen reincarnated.
Man is the passionate poet lover, blood (wine) will be spilled, broken plate.
-The death of birds has always been a great inspiration for poets.
A poetry dinner set table in which every plate has a poem written on it inspired by birds. All poems have been written in Greek, and translated beneath. The selection of poems was to show a small sample of “the classics” Greek poetry, from ancient Greek (Aristophanes’ Birds), to Modern Greek (Ritsos, Elytis etc) and to Greek-Cypriot dialect (Cypriot folk poetry, Pavlos Liasides etc). The poets above are taught at school, but also included in the poets’ dinner symposium are a selection of the artist’s close poet friends. They are all the (living) poets the artists has wined and dined with over the years. Ghosts of the past, now sit next to the living.
The 3-course meal VIDEO: Periklis Roussounides, one of the top chefs in Cyprus, known for his innovative, traditional yet creative dishes has put together a menu in collaboration with philologist Ellada Papaioannou; Roussounides cooks a complex meal to rival poetic imagination and arousing culinary cravings. https://www.youtube.com/watch?v=NVwRwGin5hY&feature=youtu.be
-On one of the dinner-table plates, it has a verse from Aristophanes The Birds, which describes how mankind has long been their enemy; But you’re never just cooked through and eaten, they baste you in all kinds of sauce. Herbs and spices, sweet oils and dressings
You’re destined to be the main course. Caught in a net, snagged by a snare, Choked by a noose, you haven’t a prayer!
-On another plate from Genesis/Exodus (and also the book the artist holds in performance), it writes of Manna and Quail from Heaven : 'At twilight you shall eat meat, and in the morning you shall be filled with bread; and you shall know that I am the LORD your God.'" So it came about at evening that the quails came up and covered the camp …
« La poésie est chose légère, sacrée et ailée» -Platon
«Ἡ ποίηση ἕνα πρᾶγμα ἀνάλαφρο, ἱερὸ καὶ φτερωτό» - Πλάτων
1. Aristophanes / Αριστοφάνης (445 - 386 BC)
Όρνιθες/The Birds/Les Oiseaux. Texte ;Victor Coulon/ traduit ;Hilaire Van Daele, 1928.
Once you were holy, you were lords of this place.
Today you are lowly, you have fallen from grace.
Now they treat you like madmen and villains, 525
They throw stone and pelt you with shot,
And in temples where you were once worshiped,
They trap you as food for the pot.
Caught in a net, snagged by a snare,
Choked by a noose, you haven’t a prayer! 530
Once they’ve caught you, they take you to market,
Bundled up and forced in a cage.
Poked and prodded, felt up and handled,
Plucked clean, packaged and weighed.
Caught in a net, snagged by a snare,
Choked by a noose, you haven’t a prayer!
But you’re never just cooked through and eaten, 535
They baste you in all kinds of sauce.
Herbs and spices, sweet oils and dressings
You’re destined to be the main course.
Caught in a net, snagged by a snare,
Choked by a noose, you haven’t a prayer!
C’est ainsi que tous autrefois vous regardaient comme grands et saints.
Maintenant on vous traite comme des esclaves, des sots, des Manès, et comme
aux fous désormais on vous jette des pierres ; jusque dans les sanctuaires 525
il n’est pas d’oiseleur qui contre vous ne tende lacets,
pièges, gluaux, collets, réseaux, filets, trappes. Une
fois pris, il vous vendent en masse, et les acheteurs vous 530
tâtent. Encore, puisqu’il leur plait d’en user ainsi, ne se
contentent-ils pas de vous servir rôtis, mais ils répandent
sur vous du fromage râpé, de l’huile, du silphium, du
vinaigre ; puis ayant trituré une autre sauce douce et
onctueuse, ils la versent sur vous toute bouillant, comme
sur des charognes. 540
2.Giorgos Seferis/ Γιώργος Σεφέρης (1895-1996)
Τ' αηδόνια δε σ' αφήνουνε να κοιμηθείς στις Πλάτρες. Δακρυσμένο πουλί,
στην Κύπρο τη θαλασσοφίλητη…
Les rossignols t’empêchent de dormir à Platres. Oiseau en larmes,
Chypre embrassée par la mer…
3. Pavlos Liasidis (1901-1985) /Greek-Cypriot dialect
Κακοτυσιόν-
Ήτουν Απρίλλης μήνας τότες που σ’ αγάπησα,
μέρ’ ασυννέφκιαστη τζαι τα δεντρ’ αθθισμένα!
αχ! τζι η ζωή μας τότες έμοιαζεν αντζέλισσα,
γλήορα όμως εγινήκαν περασμένα!
Πρώμα τζι έτσ’ άξυππα εσιόνισεν ο Μάρτης μας
τζαι των χαρών μας τα πουλιά, τα καημένα,
που ’ρταν τζαι χτίσασιν φουλιές μες στα ποκλώνια μας,
εξηψυσήσαν με τα φύλλα, μαρκωμένα!
Malchance-
C’était un mois d’avril que je t’ai aimée,
par un jour sans nuages et les arbres fleuris !
ah notre vie semblait alors angélique,
mais bien vite tout est devenu du passé !
Très tôt, et trop soudainement notre mars s’est enneigé
et les pauvres oiseaux de nos amours,
qui étaient venus bâtir des nids dans nos branches,
ont rendu l’âme, en même temps que les feuilles gelées !
4. Yiannis Ritsos / Γιάννης Ρίτσος (1909 –1990)
Tο χρέος των ποιητών, Κάποτε οι ποιητές μοιάζουνε με πουλιά μες στο δάσος τού χρόνου,οι άλμπατρος του Μπωντλαίρ, τα κοράκια τού Πόε,κάποτε σα σπουργίτια μες στο χιόνι ή σαν αητοί ψηλά σ απόκρημνα Ιδανικά.
La dette des poètes, « Quelquefois les poètes ressemblent à des oiseaux dans la forêt du temps, les albatros de Baudelaire, les corbeaux d’Edgar Alan Poe, quelquefois à des moineaux dans la neige ou à des aigles perchés sur des idéaux escarpés. »
5. Odysseas Elytis / Οδυσσέας Ελύτης (1911 –1996)
Αλλά με τις ξόβεργες μπορεί να πιάνεις πουλιά, δεν πιάνεις ποτέ το κελαηδητό τους. Χρειάζεται η άλλη βέργα, της μαγείας, και ποιος μπορεί να την κατασκευάσει αν δεν του ‘χει από μιας αρχής δοθεί;.. «Όπου δεν ακούγεται αηδόνι ακούγεται κοκτέιλ Μολότωφ».
Mais avec des pipeaux on peut capturer, des oiseaux, on ne peut pas capturer leur gazouillis. Il faut l’autre flûte, magique, et qui peut donc la fabriquer, si dès l’origine elle ne lui a pas été donnée…« Là où se tait le rossignol retentissent les cocktails Molotov. »
6. Γιώργης Παυλόπουλος/ George Pavlopoulos (1924-2008)
Πού είναι τα πουλιά;
(αφιερωμένο στον Μιχάλη Πιερή)-
Ατσάραντοι
και λιάροι κι’ αητομάχια
συκοφάγοι και κατσουλιέρες και κοτσύφια
τσουτσουλιάνοι και τσαλαπετεινοί και τσόνοι
καλημάνες και καλατζάκια και τσιμιάλια
τσιπιριάνοι και τσικουλήθρες και σπέντζοι
τετεντίτσες και τουρλουμπούκια και κίσσες
καλοκερήθρες και σηκονούρες και ασπροκόλια
μπεκανότα και δοδόνες και κολοτριβιδόνες
ξυλοτρούπιδες και σπίγγοι και τρουποφράχτες
κοκκινονούρες και τρυγονόλιαροι και μυγουσάκια
γαϊταρίθια κα σβουρίτζια κα σγουρδούλια
θεοπούλια και μυγούδια και σπίνοι;
Πού είναι ο κοκκινολαίμης;
Πού είναι τα παπιά;
Κρινέλια και γερμάνια και ψαλίδες
ξυλόκοτες και μπάλιζες και σουγλοκόλια
γερατζούλια και ντελίδες και μαυρόπαπα
ψαροφάγοι και τουρλίδες και ζαγόρνα
λαγοτουρλίδες και τσιλιβίδια και βουτουλάδες;
Πού είναι ο Μολοχτός κι’ ο Πάπουζας;
Η Αβοκέτα κι’ ο Καλαμοκανάς;
Πού είναι οι συκοπούλες οι βουλγάρες κι’ οι σιταρίθρες
τα βατοπούλια τα κουφαηδόνια κι’ οι αερογάμηδες
οι φάσες και οι σπαθομύτες
τα κιρκινέζια κι’ οι χαλκοκουρούνες;
Πού είναι
ο μπούφος ο χουχουλόγιωργας κι’ ο κούκος
ο νυχτοκόρακας ο γκιόνης κι’ ο καράπαπας;
Πού είναι
τα ξεφτέρια τα γεράκια και οι αετοί;
Πού είναι ο Ντρένιος ο Καλογιάννης και ο Μπέτος;
Πού είναι οι Μαυροσκούφηδες;
7.Girogos Sarantaris/ Γιώργος Σαραντάρης 24.5.1936
Ο λίγος χρόνος των
πουλιών
Μέσα στον απέραντο ουρανό
Ο λίγος χρόνος των πουλιών
Είναι λύπη;
Είναι χαρά;
Το φως έρχεται
Εκλέγει τα πουλιά
Το φως δεν καταστρέφει
Ανάμεσά μας πάντοτε ένας
Εκείνος που μαθαίνει τα νιάτα τ' ουρανού
Και που πετάει με τα πουλιά
Μέσα στον αιθέρα.
Le temps fugace des oiseaux
Dans l’immensité du ciel
Le temps fugace des oiseaux
Est-ce de la tristesse ?
Est-ce de la joie ?
La lumière survient
Elle choisit les oiseaux
La lumière ne détruit pas
Parmi nous toujours quelqu’un
Celui qui s’initie à la jeunesse du ciel
Et qui vole avec les oiseaux dans l’éther.
8.Kiki Dimoula / Κική Δημουλά (1931- )
Κυνηγέ,
υποπτεύομαι γιατί σκοτώνεις τα
πουλιά.
Τα απωθημένα σου φτερά
εκδικείσαι.
Λυτρώσου…
Ηρέμησε…
Έχω κ γω ένα σωρό απωθημένους
Ουρανούς μα..δε σκοτώνω τ άστρα.
Chasseur,
je soupçonne pourquoi tu tues les
oiseaux.
Tu te venges de tes ailes
refoulées.
Libère-toi.
Calme-toi.
J’ai moi aussi un tas de cieux
refoulés mais… je ne tue pas les astres.
9. Greek-Cypriot dialect poetry
Πεζούνιν πετροπέζουνον
‘πο’ ναν βουνόν εις άλλο
Εγιώ είμαι το ταίρι σου
Τζιαι μεν γυρεύκεις άλλο
Περτίτζιν εκακκούρησεν
μες τα κλωνιά του μάχου
μες τα’ αγκαλούθκια σου τα θκυό
κόρη να ψυχομάχουν
Περτίτζιν αρκομέρωτον
Πον θέλεις να μερώσεις
Σ’ άλλης τα σιέρκα ννα με δεις
Τζ’ εννά το μετανώσεις
10. Nasa Patapiou/ Νάσα Παταπίου (lives and works in Nicosia)
Η γη των ποιητών
Ας πέφτουν πούπουλα φτερά κάτω στη γη
Μ’ αρκεί που’ μαι ψηλά στον ουρανό
Στη γη των ποιητών πτηνό αεροπόρο…
Terre des poètes
Que tombent sur terre plumes et plumules
Il m''importe d'être là-haut dans le ciel
Terre des poètes oiseau aviateur.
11. Μιχάλης Παπαδόπουλος /Michalis Papadopoulos (lives and works in Nicosia)
Η εύνοια του ουρανού-
Πώς να καταλάβεις
την εύνοια του ουρανού
για τα πουλιά
χωρίς να λογαριάσεις
τα πετάγματα αυτών
που σκοτώθηκαν
The grace of the skies-
How can you perceive
the grace of the skies
for birds
without considering
the flying of those
who were killed
La grâce du ciel-
Comment peux-tu percevoir
la grâce du ciel
pour les oiseaux
si tu ne tiens pas compte
des vols de ceux
qui ont été tués.
12. Daphne Nikita/ Δάφνη Νικήτα (lives and works in Nicosia)
Παγωμένα πουλιά
Αυτά που μου
δίνεις είναι ψίχουλα
για παγωμένα πουλιά
που κρέμονται τα βράδια
στα παράθυρα
των σπιτιών
των ρημαγμένων πόλεων.
Frozen birds
What you are
offering me are but
crumbs for frozen birds
hanging at night
on the windows of houses
of ruined towns
Oiseaux transis
Ce que tu me
donnes sont des miettes
pour les oiseaux transis
qui le soir s’accrochent
aux fenêtres des maisons
des villes dévastées.
13. Costas Mannouris/ Κώστας Μαννούρης (lives and works in Larnaca)
Σάββατο
Μ’ έπαιρνε η βαρύτητα απ’ την ανάποδη
Από δέντρο σε δέντρο
Σαν πουλί
Sabato
Mi prendeva la gravità in alto
Da un albero all' altro
Come un Uccello
14.Alexandra Galanou / Αλεξάνδρα Γαλανού (lives and works in Nicosia)
Ο γλάρος Ιωνάθαν
Ο γλάρος Ιωνάθαν
δεν βρίσκεται πια εδώ.
Μάλλον θα έχει αποδημήσει
σε άλλους ουρανούς
παίρνοντας μαζί του
και τα διστακτικά μας φτερουγίσματα.
Jonathan le goéland
Jonathan le goéland
n’est plus parmi nous
Il a dû émigrer
vers d’autres cieux
emportant également
nos battements d’ailes hésitants
[All poems written on plates translated in French by Ellada Papaioannou]